Le Programme détaillé


Tâche 1 – Les pratiques de pêche à pied (IODDE)
IODDE : J.B. Bonnin – Responsable –,
LIENSs Dyfea : M. Le Duigou,  Doctorant 1 (2009 – 2011)

 Si l’on veut évaluer les pratiques de pêche à pied dans leur importance et leur impact, il faut impérativement passer par une estimation de la fréquentation, d’un point de vue quantitatif, mais aussi qualitatif c'est-à-dire en tenant compte de la diversité des profils des pêcheurs (profil qui a beaucoup évolué en quelques décennies) et donc des pratiques et des impacts sur l’écosystème. Chaque pêcheur est différent : de l’oléronais retraité habitué à de belles pêches d’étrilles au vacancier muni d’une épuisette bon marché, venant en famille découvrir les joies de la pêche, en passant par le campeur du département limitrophe qui « fait » chaque grande marée, chacun exerce une pression différente.


Tâche 1 –1 – Ampleur des pratiques, aspects quantitatifs

La détermination du nombre de pêcheurs à pied nécessite une observation régulière du terrain. En effet, la fréquentation des estrans dépend de nombreux paramètres : coefficient de marée, météo, période de vacances ou de week-end, heure de la marée basse, etc.…. Une typologie des conditions de marées devra être établie comme base d’échantillonnage. Les différents types de marées feront l’objet de comptages précis du nombre de pêcheurs, de manière à disposer d’une ébauche de modélisation de la fréquentation de l’estran rocheux oléronais.
Les comptages permettront aussi de récolter des informations qualitatives. Par leur position sur l’estran (plus ou moins proche de la mer), leur équipement ou leur comportement, les pêcheurs dévoilent leurs intentions. Les pêcheurs d’étrilles, surtout répartis dans les parties basses, seront distingués des autres pêcheurs à pied présents.
Des interviews de pêcheurs, comprenant l’examen et la mesure de leurs récoltes, permettront d’établir un rendement moyen (nombre d’étrilles par heure et par personne), que l’on pourra confronter à la durée de pêche moyenne (connue par l’observation et les questionnaires) et au nombre de pêcheurs d’étrilles pour obtenir une estimation des prélèvements. Une base d’une centaine d’interviews sera nécessaire sur chaque site. Les questionnaires seront adaptés au présent projet et répondra aux exigences du traitement statistique et de l’approche sociologique.

Ces informations seront complétées par des séances d’examen des récoltes en retour de marée, qui permettent de mesurer une grande proportion de l’ensemble des prélèvements réalisés en une marée, si le choix du site est bien fait (Selon les travaux expérimentaux de IODDE, ces examens permettent de caractériser environ la moitié des récoltes d’une séance donnée).
Nous obtiendrons donc une vision exploitable du nombre de pêcheurs en fonction des différents facteurs, de leurs caractéristiques, et des prélèvements d’étrilles effectués.


       Tâche 1 –2 – Typologie de comportements des pêcheurs d’étrilles


     Grâce à la récolte des informations de type qualitatif, nous pourrons caractériser la pression de pêche de manière plus fine, et mettre à disposition des biologistes des données chiffrées sur les points suivants :
Observation de la qualité des pêches : l’examen des récoltes nous apportera des informations sur la proportion de « petites » étrilles (inférieures à 5 cm du front à la bordure postérieure de la carapace, ce qui correspond à l’ancienne maille réglementaire).
Observation du retournement des roches. On sait que la plupart des pêcheurs d’étrilles les débusquent sous les roches plates dans les champs de blocs de l’estran. Ce faisant, il leur parait souvent plus simple de ne retourner qu’une fois la pierre, de sorte que les communautés biologiques associées sont bouleversées. L’observation apportera des données sur la proportion (convertible en nombre total grâce aux résultats de la tâche 1-1) de roches complètement retournées, de roches seulement déplacées sans être retournées, de blocs retournés deux fois (remis dans le sens de départ), et de blocs laissés en place. Nous connaîtrons aussi la proportion de pêcheurs d’étrilles qui cherchent les crabes en fouillant à la main ou au crochet sous les grands rochers, n’ayant donc pas d’incidence sur le retournement étudié, afin de les retirer des calculs.

Les interviews permettront également de connaître le nombre de pêches par an par pêcheur, ce qui donnera une estimation distincte du nombre de « séances de pêches » (utilisable pour les extrapolations) et du nombre réel de pêcheurs différents concernés (exploitable pour les données sociologiques, la caractérisation des cibles, et les estimations liées aux incidences économiques de l’activité).

Non seulement ces données seront exploitables pour quantifier l’impact des pêches sur les populations de Necora puber, mais elles permettront également d’évaluer les efforts pédagogiques qui seront effectués au long de la démarche, en mesurant d’éventuelles évolutions dans les comportements.

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Tâche 2 – La ressources biologiques : Les biocénoses benthiques (LIENSs – DYFEA)
LIENSs DyFEA : D. Fichet – Responsable –  M. Le Duigou

      Cette tâche a deux objectifs : définir des indicateurs écologiques de perturbation et évaluer la capacité de résilience du système sous pression anthropique.
En effet, l’état écologique des zones prospectées dépendra de la sensibilité des biocénoses associées aux blocs à une perturbation par retournement mais aussi de leur capacité de résilience (i.e. de leur capacité de retour à l’état  écologique initial).

L’élément constitutif de l’habitat de l’étrille est le bloc rocheux qui se caractérise par une mobilité potentielle en liaison directe avec sa taille. Cette mobilité peut être la conséquence d’événements paroxystiques comme les tempêtes (phénomène aigu), mais aussi de la pêche à pied (phénomène chronique) et notamment de la recherche de faune vagile consommable, comme l’étrille.
À l’échelle du bloc (micro-échelle), plusieurs micro-habitats peuvent être définis, notamment le dessus de bloc et le dessous de bloc. Malgré la faible distance qui les sépare, ces deux micro-habitats sont considérées comme très différents. En effet, ils se caractérisent par des communautés d’espèces dissemblables en relation avec des micro-environnements contrastés (dessus : lumière intense, dessiccation, dessalure, forte variabilité thermique ; dessous : obscurité, humidité, variabilité thermique moins prononcée…).

La désorganisation de ces unités structurelles se traduit souvent au cours de la pêche à pied par un retournement pur et simple du bloc (sans remise en place dans beaucoup de cas), et donc par un changement brusque de conditions environnementales pour les communautés d’espèces associées à l’une ou l’autre de ses faces. Selon la durée de ce retournement, ces communautés peuvent subir des perturbations plus ou moins profondes, allant de la simple perte de la faune mobile à l’échelle d’une marée, à la mort de la faune et de la flore fixées à l’échelle d’un cycle de marée. Quelle que soit l’origine du retournement, la désorganisation de l’unité structurelle (bloc = micro-échelle) des habitats de champs de blocs (= méso-échelle) sera à l’origine d’une altération du fonctionnement écologique de cet habitat, et donc du rôle que celui-ci joue au sein du système d’habitats connectés (= macro-échelle) et, dans une plus large mesure, de la mosaïque d’écosystèmes (= méga-échelle) que constitue la zone côtière adjacente.
Dans ce cadre, les méthodes de travail qui devront être utilisées, bien que toutes basées sur de l’expérimentation de terrain, seront différentes en fonction de l’échelle d’observation et donc de la question posée. En effet, plus l’échelle d’observation sera réduite (méga-, macro-, méso-, micro-échelle), plus les niveaux d’intégration des descripteurs écologiques utilisés seront élevés (biocénose, peuplement, population).

 

                 Tâche 2 – 1 : Définition d’indicateurs écologique de perturbation

     La définition d’indicateurs écologiques de perturbation se fera expérimentalement in situ à l’échelle du micro-habitat (bloc). Dans le cadre de cette expérimentation et dans le but de diminuer la variabilité inter-habitat des blocs artificiels de structure physique identique seront utilisés. Après une période de colonisation (1 an) différentes intensités de retournement seront appliqués à différents lots. Les réponses fonctionnelles (capacité de production) et structurelle (biodiversité taxonomique) des biocénoses de dessus et de dessous de bloc assujetties à ces différentes intensités de retournement seront observée et serviront à définir des indicateurs de perturbation

 

                   Tâche 2 – 2 : Evaluation de la capacité de résilience du système perturbé.

     La capacité de retour à l’état initial du milieu naturel (résilience) suite à une interruption de la contrainte se fera également expérimentalement in situ. L’échelle d’observation sera l’habitat (champ de blocs). Ceci n’est réalisable que grâce à la "mise en réserve" d’une zone expérimentale à méso-échelle et a dors et déjà été rendue possible par une action locale émanant d’usagers désireux de maintenir une zone de reconquête (réserve ou jachère) dénuée de toute activité de pêche qui, relayé par les élus locaux (mairie de Saint-Denis d’Oléron) s’est concrétisée par l’acquisition d’une concession scientifique par l’Université (pointe nord d’Oléron). Les descripteurs écologiques seront essentiellement les peuplements encroûtant et les peuplements de brouteurs associés. La durée de l’observation sera de deux ans après l’arrêt de la perturbation.


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Tâche 3 – La ressources biologiques : la population d’étrilles exploitée (LIENSs – DYFEAAMARE)

LIENSs DyFEA : G. Radenac – Responsable –, D. Fichet, M. Le Duigou, T. Guyot,  Doctorant 1 (2009 – 2011)
LIENSs AMARE : P. Garcia, B. Simon-Bouhet, V. Becquet, Doctorant 2 (2009 – 2011)

Les connaissances fondamentales sur la population locale de l’étrille (Necora puber) sont pour le moins rares voire quasi-inexistantes. Or, une gestion raisonnée et durable d’une telle  ressource passe immanquablement par l’acquisition de telles données. Deux types d’études seront entrepris à cet égard : l’une sur les paramètres biologiques et dynamiques de la population exploitée, l’autre sur sa structure génétique.

                   Tâche 3 – 1 –  Paramètres biologiques et dynamiques de la population

     On s’attachera d’abord à décrire de façon très précise l’ensemble du cycle de reproduction des individus issus de  quatre populations oléronaises d’étrilles (Necora puber) (1 site témoin – mis en réserve - et 3 sites tests). Dans ce but, des échantillonnages (30 individus) seront entrepris mensuellement. Des méthodes d’observation microscopique des gonades seront nécessaires pour évaluer tout au long de l’année l’Indice de Maturation (IM), indice visuel mais standardisé. Des indices gonado-somatiques (IGS) et hépato-somatiques (IHS) seront aussi des indicateurs primordiaux permettant de suivre l’évolution annuelle de la gamétogenèse des individus. Enfin, les indices biochimiques (lipides totaux, acides gras, glycogène, vitelline…) seront aussi indispensables pour évaluer les variations dans l’allocation énergétique entre les fonctions somatiques (croissance principalement) et celles liées à la reproduction (gamétogenèse, ponte…).
     Les taux de croissance individuelle sont parmi les paramètres fondamentaux traduisant l’adaptation des individus à leur environnement. Ils seront suivis par des techniques de capture-recapture après un marquage spécifique codifié ; la suppression combinée sur les dix denticules du céphalothorax permet d’identifier les spécimens marqués même après plusieurs mues. D’ailleurs, la succession des périodes de mue et inter-mue seront suivies de façon complémentaire. Les mesures biométriques sur le céphalothorax et les appendices nutritifs (périopodes 1, P1) seront effectuées de manière à établir des relations d’allométrie et à suivre leur évolution annuelle ; des évaluations de la biomasse fraîche individuelle seront parallèlement entreprises lors de la capture initiale et à chaque recapture ;  les taux de croissance,  exprimée en mm / jour et g / jour en seront déduits.
                 Le régime alimentaire est aussi un indicateur biologique fondamental de manière à mieux cerner la place occupée par la population d’étrilles au sein du réseau trophique des écosystèmes des estrans rocheux. Ce paramètre sera appréhender de deux manières complémentaires ; une approche directe consistera à accéder aux contenus digestifs après dissection ; l’approche indirecte passera par l’utilisation des isotopes stables du carbone (13C) et de l’azote (15N), véritables signatures des proies préférentiellement consommées.
           Par ailleurs, l’objectif est aussi de décrire la dynamique de population d’étrilles sur les quatre sites présélectionnés. Ces paramètres populationnelles seront évaluées, de façon mensuelle, par des échantillonnages actifs (chasse à vue) et nocturnes dans la zone médio-littorale et par des prélèvements subaquatiques passifs (pose de casiers) dans la zone infra-littorale. De manière à obtenir une représentation statistiquement significative, les effectifs prélevés devront atteindre une centaine d’individus par période d’échantillonnage sans distinction de taille. Les durées d’échantillonnage (3 réplicats de 30 minutes) ainsi que le nombre de pêcheur-échantillonneurs (6) seront standardisées de manière à homogénéiser l’effort global d’échantillonnage. Ce protocole d’échantillonnage devrait permettre d’accéder au moins à une information qualitative sur l’évolution temporelle des densités même si évidemment aucune donnée quantitative ne pourra être formellement déduite. Au laboratoire, des mesures biométriques complètes (céphalothorax, périopode 1) ainsi que l’évaluation des biomasses (Poids sec) seront réalisés ; les traitements mathématique et statistique des données permettront de distinguer la structure de la population en termes de cohortes et de mettre en évidence leur évolution temporelle pour en obtenir une vision dynamique.

                   Tâche 3 – 2 – Structure génétique des populations

                 Ce travail  propose d’apporter des éléments de compréhension aux processus et aux capacités d’évolution des métapopulations soumises à des pressions anthropiques. Il permettra notamment d’évaluer :
           1 - la contribution de la diversité régionale à la diversité locale 
           2 - la dynamique d’échange avec les populations voisines 
           3 - l’impact de la pression de pêche sur (i) les mécanismes d’expansion/réduction d’une population, (ii) la diversité et la structure génétique des populations ;
           4 - les mécanismes agissant sur l’organisation spatio-temporelle d’une population à l’échelle locale ?
           5 - l’existence de phénomènes « sources/puits » 
           L’étude de la structuration génétique des populations d’étrilles donnera accès à leur degré de polymorphisme, à leur niveau de différentiation génétique et aux effectifs efficaces de ces populations. Une dizaine de populations d’Oléron (locales) impactées ou pas, par les pratiques de pêche à pied, ainsi que des populations plus ou moins éloignées  (espagnoles, écossaises) bretonne (régionales) seront étudiées et les résultats comparés. Ces analyses seront menées à l’aide de plusieurs marqueurs moléculaires présentant des modes et taux d’évolutions variés :
           L’ADN mitochondrial est un marqueur particulièrement pertinent pour mettre en évidence des patrons d’isolement par la distance (Diaz-Almela et al. 2004) et des événements démographiques puisque l’effectif efficace des populations est 4 fois moins élevé pour les gènes mitochondriaux que pour les gènes nucléaires. De ce fait, les goulots d’étranglements, effets de fondation et action de la dérive génétique sont amplifiés aux loci mitochondriaux.
           Des microsatellites seront développés pour leur neutralité sélective et leur fort niveau de polymorphisme permettant d’accéder à des processus évolutifs contemporains.
           Des méthodes statistiques récentes (e.g. Geneland, Guillot et al. 2006) permettent d'utiliser à la fois l'information génétique des individus (i.e. leur génotype multilocus) et l'information géographique (les coordonnées GPS des individus échantillonnés) pour (i) identifier le nombre de groupes d'individus à l'équilibre de Hardy Weinberg, (ii) de calculer les probabilités que chaque individu échantillonné appartienne à chacun des groupes identifiés et (iii) générer des cartes permettant de visualiser les barrières aux flux de gènes. Ces informations sont indispensables pour comprendre le fonctionnement des populations d’étrille à différentes échelles spatiales en vue d'une gestion intégrée de la ressource.
           La comparaison des structures génétiques observées avec les deux types de marqueurs moléculaires (mitochondriaux et microsatellites) permettra en outre d'évaluer l'effet sur les populations d'une pression de collecte dirigée majoritairement vers les mâles (grâce notamment à l'étude des déséquilibres cyto-nucléaires).


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Tâche 4 – Le processus de Gestion Intégrée des Zones Côtières (LIENSs – AGILE)
         LIENSs AGILE : V. Duvat-Magnan – Responsable –, G. Mossot
IODDE : J.B. Bonnin
                   Cette tâche vise trois objectifs qui mobilisent des questionnements et des méthodologies spécifiques relatives aux sciences humaines et sociales.
                   Suivre et évaluer la mise en œuvre opérationnelle du processus de gestion intégrée des zones côtières
                   Suivre et évaluer la participation des différentes catégories de public dans le développement des « bonnes pratiques » et des opérations de sensibilisation et d’éducation.
                   Évaluer le potentiel de co-gestion du territoire dans une perspective de développement durable

Tâche 4 – 1 – Suivre et évaluer la mise en œuvre opérationnelle du processus de gestion intégrée des zones côtières
                 L’objectif est, d’une part, de déterminer le rôle, les intérêts et le jeu des différents acteurs impliqués dans l’opération « Oléron Qualité Littoral » (Pays, Communauté de communes d’Oléron, communes, associations, services de l’État…) et plus particulièrement dans la gestion/l’exploitation des estrans, et d’autre part, de dégager les atouts (axes de concertation, stratégies convergentes résultant d’intérêts partagés, compromis émergents) et les difficultés du territoire (conflits d’intérêt, chevauchements de compétence, « acteurs obstacles »…) pour mettre en œuvre cette politique.
                 Dans cette perspective, plusieurs types de travaux seront réalisés. Le premier type d’opération consistera à observer à des fins d’évaluation les situations d’échange entre acteurs. Les comités de suivi et de pilotage organisés par le PMO (porteur de la démarche de GIZC) et par la Communauté de Communes d’Oléron (porteur de l’opération expérimentale de GIZC « Oléron Qualité Littoral ») offriront un cadre intéressant pour réaliser ces observations. L’analyse des échanges (temps de parole, nature des débats, enjeux exprimés et sous-jacents…) permettra de décrypter les rapports de force et de définir l’évolution du champ des acteurs (Quels porteurs ? Quels arguments ? Quelle tendance ?) vers la préservation et/ou l’exploitation des ressources. Les conflits d’intérêt et les oppositions d’acteurs et de points de vue seront plus particulièrement établis. Ces travaux présentent un double intérêt. Ils permettront, d’une part, de dresser un état des lieux sur le potentiel de GIZC du territoire, et d’autre part, de mettre en évidence l’évolution de la position et du rôle non seulement de chacun des acteurs, mais aussi du champ des acteurs pris dans sa globalité au fil des trois années du programme. Il s’agit donc bien de poser un état de référence et de voir en quoi l’ensemble des actions entreprises sur le territoire (sur les estrans et à l’échelle de l’île dans le cadre du projet d’amélioration de la qualité du littoral) influence les positions et les pratiques des différentes catégories d’acteurs.
                 Pour réaliser ce travail, deux types d’outils méthodologiques seront mobilisés. Le premier consiste en des grilles d’analyse des échanges qui seront remplies au gré des réunions de comité de suivi et de pilotage. Des grilles expérimentales ont déjà été testées en 2007 et sont en voie de consolidation. Le deuxième type de méthode qui sera mobilisé est l’entretien, qui sera réalisé auprès des différentes catégories d’acteurs à la suite de ces réunions afin de recueillir l’avis de chacun sur l’utilité des échanges et sur la progression des débats et des opérations en cours.
                 Ce travail permettra de mesurer l’efficacité des méthodologies de mise en œuvre de la GIZC qui ont été choisies dans la phase initiale de lancement (échanges placés dans le cadre de comités de suivi et de pilotage des projets clés, construction d’une base de données partagée, mise au point d’indicateurs significatifs d’état du territoire et en l’occurrence ici du littoral). Il sera effectué pendant les trois années du programme.


Tâche 4 – 2 – Suivre et évaluer la participation des différentes catégories de public (résidents, excursionnistes et touristes) dans le développement des « bonnes pratiques » et des opérations de sensibilisation et d’éducation.

      L’état initial de la « citoyenneté environnementale littorale » sera mesuré à partir de l’observation des pratiques de pêche à pied et de la réalisation d’enquêtes auprès des pêcheurs. Ces enquêtes porteront principalement sur leur niveau d’information et sur leur degré de mobilisation en faveur d’une « pêche durable ».
      À partir de là, il sera possible d’évaluer l’impact de l’ensemble des actions entreprises à toutes les échelles, de celle de l’estran (sensibilisation et restauration in situ) à celle de l’île (amélioration de la qualité du littoral), sur l’évolution des pratiques, des connaissances et de la citoyenneté environnementale des pêcheurs à pied. L’objectif est de voir dans quelle mesure ces actions concourent à réduire la pression de pêche sur les plans quantitatif et qualitatif. Cela permettra de déterminer quelles actions sont les plus efficaces et d’énoncer des recommandations visant à améliorer le dispositif de gestion en faveur de pratiques responsables. Ces recommandations porteront, d’une part, sur la nature précise des contenus à diffuser, et d’autre part, sur les méthodes à utiliser pour le faire (outils pédagogiques, par ex.). Le deuxième volet du questionnaire d’enquête consistera à évaluer le degré d’implication des pêcheurs et de leurs enfants dans des dispositifs de gestion durable (activité associative, classe de mer…). Ce travail d’enquête sera réalisé pendant les deux premières années du projet sur la base d’un échantillon représentatif de pêcheurs.

Tâche 4 – 3 – Évaluer le potentiel de co-gestion du territoire dans une perspective de développement durable
                       
     Les tâches (1) et (2) permettront d’évaluer le potentiel de co-gestion du territoire dans une perspective de protection du milieu et des ressources. L’analyse des pratiques et des rôles de deux groupes d’acteurs (responsables institutionnels et non-institutionnels ; pêcheurs) et de leur évolution dans le contexte de la construction du projet de qualité du littoral permettra de déterminer quelles sont les forces et faiblesses du territoire dans une perspective de GIZC et donc, de manière concrète, les voies de résolution des problèmes environnementaux.
       Ainsi, au-delà de son intérêt pour la gestion de la pêche à pied récréative, ce programme vise à apporter des éléments permettant de mieux comprendre le fonctionnement de ce territoire et le rôle des différentes catégories d’acteurs dans son évolution. Il permettra de développer des connaissances à trois niveaux. À un premier niveau, il améliorera la connaissance de la pêche à pied récréative sur estran rocheux (pratiques, impacts, modes de restauration possibles). À un deuxième niveau, par l’éclairage des jeux d’acteurs et des pratiques, il produira des connaissances sur le fonctionnement des systèmes d’usagers et d’acteurs et sur les interrelations qu’ils entretiennent. Enfin, à un troisième niveau, il permettra d’interroger les relations milieu/société et en particulier de proposer des recommandations de gestion efficaces. La complémentarité des différentes compétences qui sont mobilisées dans ce projet permet de le développer dans une perspective d’aide à la décision.
      Au regard du partenariat qui a été développé avec les principaux partenaires du projet (PMO, CDC d’Oléron) et de tests (2007) des méthodes qui seront utilisées pour effectuer cette tâche, on peut considérer qu’elle ne comporte pas de risque particulier. Le caractère très novateur de l’évaluation du processus de GIZC peut seulement faire redouter l’absence d’expérience concrète de l’équipe de recherche dans ce domaine.


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Tâche 5 – Statuts Juridiques des pratiques de pêche à pied (CEJLR)
                        CEJLR, L. Bordereaux – Responsable – M.A. Perret

Tâche 5 – 1 – Recensement des matériaux et Enquêtes
       Dans un premier temps, il sera procédé à un recensement des textes juridiques applicables à la pêche à pied de loisir relatifs aux captures admissibles, à la protection de la ressource et à l'utilisation du domaine public maritime (lois, textes réglementaires, concessions délivrées par les services de l'Etat). Dans un second temps, le recensement des ouvrages et articles disponibles sur le sujet (bibliographie juridique) ainsi que des sources anciennes pertinentes (afin de mettre en évidence l'ancrage historique de la pêche à pied) sera effectué. Enfin, des enquêtes de terrain liées aux pratiques sociales et administratives de la pêche à pied de loisir, dans le contexte oléronais (perceptions de la règle de droit par les acteurs publics et privés) seront réalisées.

Tâche 5 – 2 – Analyse juridique
      Nous réaliserons une étude de l'objet et du contenu (protection/gestion...) des différentes règles régissant la pêche à pied de loisir, de leur articulation (textes législatifs et réglementaires/concessions), en tenant compte de leur adéquation avec les pratiques des acteurs de l'estran et en soulignant la spécificité juridique des pêcheries fixes en pierres (écluses à poissons). En effet, avec la « pêche à l'écluse », on sort du cadre traditionnel des utilisations collectives de l'estran puisqu'il y a occupation privative du domaine public maritime naturel. La question de la protection juridique de ces écluses à poissons, en tant qu'éléments du patrimoine culturel littoral, se pose également.

Tâche 5 - 3 - Conclusions critiques sur le cadre juridique de la pêche à pied récréative à Oléron.
      Nous ferons des propositions tendant à appréhender la norme juridique dans le cadre d'une Gestion Intégrée des Zones Côtières. Ces conclusions feront ressortir les liens indispensables que l'approche juridique doit entretenir avec l'analyse scientifique et géographique.

 

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